Depuis la crise sanitaire, beaucoup de formateurs ont été contraints de passer au format distanciel. Et ce n’est pas facile de passer à de l’animation par écran interposé quand on anime des formations en présentiel depuis des années. Certains formateurs s’étaient déjà frottés à l’exercice avant l’année 2020, mais pour beaucoup, c’est une grande nouveauté.
Une des nouvelles modalités que le formateur doit maitriser est la classe virtuelle.
La classe virtuelle permet de réunir en temps réel sur Internet des participants et un formateur qui peuvent, notamment, discuter, se voir, visionner des documents, des vidéos, réaliser des quizz, partager leur écran.
Mais comment rendre ce temps de formation à distance au moins aussi captivant qu’une formation en présentiel ?
Quelques règles à retenir :
Règle n°1 : La classe virtuelle n’est pas une formation traditionnelle filmée
Une des erreurs courantes du formateur est de considérer que la classe virtuelle constitue juste une adaptation video de son contenu de formation habituel. Or, l’écran et l’usage de la visioconférence nécessitent de revoir son contenu et son animation de formation afin de ne pas lasser les participants, et même les voir s’endormir derrière leur écran. Le simple charisme du formateur qui pouvait maintenir l’attention des apprenants en séance présentielle ne suffit plus en classe virtuelle.
Il est indispensable de revoir son contenu, son déroulé et ses animations avant de passer en mode « classe virtuelle ».
Règle n°2 : Plus court, plus concentré
Il est peu probable que la classe virtuelle dure 7 heures comme une journée de formation présentielle. D’ailleurs, cette durée serait beaucoup trop longue tant pour vos apprenants que pour vous. Il va donc falloir organiser votre contenu sur des séances de formation à distance de 1 heure, 2 heures ou 3 heures. Et le plus souvent, le programme d’une formation de 2 jours devra être concentré sur une durée de 30 à 50% inférieure et décomposée en plusieurs classes virtuelles.
Il est judicieux de revoir son scenario de formation pour le réorganiser en mini scenario pour chaque classe virtuelle, avec des contenus plus courts et plus concentrés dans le temps.
Règle n°3 : Du contenu complémentaire
Les nouvelles pratiques de formation demandent également de concevoir des unités de formation asynchrones, de type e-learning, rapid learning, video learning, etc (voir notre article à ce sujet : « e-formateur, un vrai métier« … Ces modules sont en général ciblés sur des contenus descendants, avec exposition de savoirs théoriques.
La classe virtuelle vient alors en complément de ces contenus afin de permettre à l’apprenant de poser des questions, clarifier des zones d’ombre, partager des expériences avec les autres, comprendre comment transposer les acquis dans son quotidien. Elle est également l’occasion pour le formateur de tutorer ses stagiaires sur le parcours et de s’assurer qu’il n’y a pas de risques de décrochage de certains.
Règle N°4 : Un format très interactif
Lors d’une classe virtuelle, l’apprenant est chez lui ou au bureau, dans un environnement où il peut, potentiellement, être facilement distrait de votre animation. Le challenge principal du formateur est alors de capter et maintenir l’attention de l’apprenant sur l’écran.
S’il est évident que la formation pour adultes requiert, de manière générale, des formats interactifs, c’est encore plus vrai en classe virtuelle. Le temps d’attention à un exposé théorique ne doit pas excéder une dizaine de minutes d’affilée. Des exercices, des quiz, des questions ouvertes peuvent venir s’intercaler dans un contenu afin de garantir l’engagement de l’apprenant dans la séance.
Il existe beaucoup d’outils digitaux faciles à prendre en main pour animer une formation. Pensez à partager votre écran pour présenter des schémas, des illustrations, et interrogez régulièrement votre auditoire pour garder le lien actif.
Règle n°5 : Un bon outil de visioconférence
Le cauchemar de l’apprenant réside dans les difficultés techniques rencontrées. Et il est évident que si la simple connexion à la classe virtuelle est déjà une épreuve à elle toute seule, il est peu probable que la motivation des apprenants soit forte à leur arrivée dans la classe virtuelle.
Il existe plusieurs outils de visioconférence, avec des avantages et des inconvénients pour chacun d’entre eux. Choisissez le vôtre en pensant à « l’expérience-apprenant » : accessibilité à l’outil, qualité du son, possibilité de se connecter par un smartphone, reconnexion facile en cas de déconnexion, …
Règle n°6 : Une logistique appropriée
Le plus important pour vos apprenants est de bien entendre le formateur. Un bon matériel audio (micro ou casque) est indispensable au confort de l’apprenant en classe virtuelle. S’il doit tendre l’oreille pour entendre ou ne perçoit qu’une partie du son, il va vite décrocher et porter son attention sur autre chose.
L’environnement sonore et visuel participe aussi au confort des stagiaires. Choisissez avec soin le lieu à partir duquel vous allez émettre votre visioconférence.
Enfin, pensez à vérifier la bonne qualité de votre connexion internet en termes de débit. Il est difficile de garder l’attention des apprenants en jonglant avec les coupures de réseau.
Règle n°7 : Une expérience émotionnelle
Nous, les formateurs, nous savons que l’expérience émotionnelle a une part déterminante dans la satisfaction de nos apprenants lors d’une session de formation. Et cette caractéristique ne doit pas être éludée lors des classes virtuelles.
Le lien et la stimulation émotionnelle peuvent être recrées en classe virtuelle, par le biais de jeux, de brise-glace, de travaux en sous-groupe, et de toutes les activités qui peuvent donner à l’apprenant la sensation de faire partie d’un groupe.
Et même si vous disposez de moins de temps qu’en présentiel, ne négligez pas le temps de création de la dynamique de groupe en début de séance.
La classe virtuelle est donc un exercice tout à fait particulier qui mérite d’être traité comme une discipline de formation à elle-seule.
Le LMS Shifumi permet d’organiser vos classes virtuelles en les intégrant au parcours de formation que vous avez choisi pour vos apprenants. Et si vous ne savez pas quels outils choisir pour vos animations, rejoignez nos webinars du mercredi et vous trouverez nos astuces d’animation, nos outils au banc d’essai et beaucoup d’autres idées pour optimiser vos formations digitales.