Mieux comprendre la notion de formation à distance

Ce que nous appelons formation à distance (FOAD), formation distancielle (par opposition à présentielle), digital learning, ou elearning peut revêtir différents aspects et des appellations très variées.

C’est pourquoi il est souvent difficile pour les non initiés de comprendre comment elle fonctionne.

Aujourd’hui, nous avons souhaité vous donner quelques bases pour mieux appréhender cet univers.

Formation à distance : comprendre la différence entre synchrone et asynchrone

Lorsqu’on parle de formation à distance, beaucoup de nos interlocuteurs pensent tout d’abord à la visioconférence.

Or la visioconférence ne constitue qu’un aspect de la formation à distance.

En effet, en formation distancielle ou digital learning, on distingue deux approches :

Première approche : l’approche synchrone

Le formateur est en face-à-face en temps réel – comme son nom l’indique – avec l’apprenant ou le groupe d’apprenants. Il utilise, pour ce faire, des outils dits de « classe virtuelle » qui sont, la plupart du temps, de simples outils de visioconférence.

Ces outils permettent de partager le son, la video des apprenants et du formateur (attention : encore faut-il que le poste de travail de chacun soit équipé d’une caméra), de même que, le plus souvent, le contenu de son écran (diaporama, etc.).

Plus de la moitié des formateurs utilisent désormais des outils de classe virtuelle pour animer leurs formations.

En effet, les confinements successifs et les difficultés de déplacement actuelles ont largement contribué à l’essor de ces interventions.

Si elles sont pratiques et permettent de préserver une forme de continuité pédagogique, elles ne sont pas toutefois pas suffisantes pour remplacer une formation en présentiel : nombre de formateurs et d’organismes de formation ont en effet eu tendance, par méconnaissance des autres outils, à transformer simplement leurs 7H quotidiennes de présentiel en 7H quotidiennes de distanciel synchrone.

Résultat : des milliers d’apprenants et de formateurs épuisés en fin de semaine, avec les yeux rougis par l’excès d’écran et larmoyants.

Deuxième approche : l’approche asynchrone

Le formateur a défini et conçu un parcours de formation que l’apprenant ou le groupe d’apprenants peut effectuer en autonomie, sans sa présence, un peu comme un « livre dont vous êtes le héros » ou un jeu vidéo : les étapes sont prévues et l’apprenant évolue à son rythme en fonction de son appétence et de ses performances.

Dans l’approche asynchrone, le formateur est absent, du point de vue de l’apprenant.

Or, en réalité, le formateur :

  • a contribué à la conception du parcours voire a conçu le parcours lui-même : l’apprenant va donc retrouver son approche andragogique et son « ton » de formateur (positionnement, humour, anecdotes éventuelles, etc.)
  • prend connaissance des avancées/ progrès réalisés par l’apprenant,
  • peut (ce n’est pas une obligation mais une possibilité donnée par certains outils) corriger/ commenter de manière plus personnalisée et plus qualitative certains exercices effectués
  • évalue les axes de progrès restants en fin de parcours

L’approche asynchrone permet de présenter des contenus plus variés que la classe virtuelle : videos, activités ludiques, textes, exercices, etc.

Cependant elle nécessite de revoir complètement son itinéraire andragogique : séquences plus courtes et adaptées au digital. C’est pourquoi, elle peine encore à s’imposer auprès de nombre d’organismes de formation et de consultants formateurs indépendants.

connaître les outils de formation dédiés

Que ce soit pour l’approche synchrone comme pour l’approche asynchrone, des outils et services dédiés existent et ils sont nombreux. Nous allons, ensemble, brosser à grands traits le paysage de la formation à distance.

Les outils pour l’approche synchrone

Les outils de visioconférence et de classe virtuelle sont pléthores. Nous avons fait le choix de ne vous citer que les plus usités.

  • Les outils de classe virtuelle gratuits : Google Meet, Jitsi, Teams

Parmi les gratuits, notre préférence va à Google Meet qui permet au formateur de partager son écran tout en conservant la vue de ses apprenants sur un même écran, ce que ne permettent ni Jitsi ni Teams. En effet, ces deux derniers contraignent le formateur à ouvrir une deuxième fenêtre ou un deuxième onglet dans son navigateur et à aller de la classe à l’écran partagé pour garder le contact avec les apprenants.

  • Les outils payants : Zoom, Cisco Webex

Parmi les payants abordables pour les organisations à taille humaine, notre préférence va à Zoom. Créée par une équipe issue de Cisco, c’est un outil complet qui permet de gérer les classes virtuelles de manière ergonomique : tableau blanc, multi-salles (possibilité de scinder le groupe d’apprenants et de le répartir en salles distinctes pour des travaux en sous-groupes), possibilité de partager une video de manière optimisée, de diffuser la classe en direct sur un réseau social, d’enregistrer sa classe pour la réutiliser au besoin, etc.

Les outils pour l’approche asynchrone

Les outils pour l’approche asynchrone sont très nombreux aussi. Nous distinguerons les outils gratuits des outils du marché.

  • les outils gratuits/ open source

Les outils « gratuits » existent en matière de formation asynchrone, mais ils ne sont pas faciles à appréhender lorsqu’on n’a pas de solides connaissances en informatique. Nous lisons souvent que tel ou tel consultant formateur a créé son contenu avec Moodle ou avec LearnPress : si cela ressemble à un jeu d’enfant, il ne faut pas s’y tromper. Ces outils nécessitent de disposer de solides bases sur le paramétrage, la gestion de connexions concurrentes, la sécurité informatique, etc.

Par ailleurs, le « gratuit » n’est jamais véritablement gratuit : vous allez investir dans de l’hébergement, des licences pour ajouter un thème (personnalisation à votre image) des fonctionnalités.

Enfin, une fois créé, votre site de formation doit être maintenu : mises à jour des différentes versions de tous ces outils et de tous les ajouts de briques logicielles que vous avez achetées pour personnaliser votre instance.

Bref, nous vous conseillons de vous lancer dans ce type de projets, uniquement si vous vous sentez une âme de « geek » et qu’ouvrir le capot de la voiture digitale vous fascine…

  • les outils du marché

Ils sont tellement nombreux – et continuent à fleurir chaque jour – que nous avons fait le choix de ne sélectionner que deux outils, sérieux, éprouvés et qui sont adaptés aux organisations à taille humaine. Le premier, c’est 360 Learning : leader sur le marché français, (hors marché institutionnel sur lequel Syfadis semble avoir une position dominante). Outil complet et ergonomique, il propose une solution à partir de 8€ HT/ utilisateur. En revanche, il n’accompagne ses utilisateurs débutants de manière personnalisée qu’à partir des contrats premium (plus de 100 utilisateurs/ an). Le second, moins connu, plus récent et également 100% made in France et qui gagne à être connu pour son positionnement très axé sur la qualité, c’est EdMill. Nous adorons son ton et son approche. Les tarifs sont calculés de manière différente : le coût d’entrée y est plus élevé pour un utilisateur débutant (98 €HT/ mois) Les deux LMS proposent un essai gratuit, alors le plus simple c’est encore de tester les deux pour vous faire une idée…

  • la troisième voie : les services Shifumi.org

Si vous hésitez, peut-être devriez-vous essayer le LMS Shifumi. Simplifié et proposant un accompagnement jusqu’à la création de votre premier contenu en ligne, il a ceci de particulier qu’il est porté et maintenu par une association d’experts en formation professionnelle et en ingénierie logicielle. Vous pouvez le découvrir tous les mercredis à 17h30 en webinaire.

La notion d’outil auteur

Pour créer du contenu sur un LMS, il est conseillé d’utiliser un outil dit auteur. C’est lui qui permet d’écrire ce qui va être mis en ligne. Là encore, de nombreux outils existent.

  • Les « vrais » outils auteurs : Articulate Storyline, Adobe Captivate, Ispring

Ces outils vous permettent de créer des contenus andragogiques très complets et au rendu très professionnel : progression avec apports théoriques, exercices, etc. Le bémol, lorsqu’on est une organisation à taille humaine, pourrait en être le coût de licence (généralement autour de 100€/ mois) et l’apprentissage assez long de leur usage. Chez Shifumi.org, nous avons un faible pour Articulate Storyline : simple, intuitif et complet, il permet, de plus, d’intégrer très facilement les contenus sur une plateforme de LMS à l’aide de ses liens d’intégration.

  • Les outils détournés comme outils auteurs : Genially

Genially est vite devenu le « chouchou » de nombre de consultants formateurs qui, lassés des diaporamas classiques, ont découvert les jolis templates colorés de cette application web espagnole qui s’est vite fait connaître ces deux dernières années. Loin d’être un outil auteur, la plateforme propose des présentations éditables (modèles très réussis à modifier) ou la création de contenus libres avec des fonctionnalités presque aussi nombreuses que de véritables outils auteurs. Une version gratuite est disponible (mais il faut accepter de garder le logo Genially sur ses présentations) et le payant commence à des tarifs très abordables.

  • Les outils auteurs intégrés

Chez Shifumi, nous avons souhaité simplifier les choses et surtout contenir les coûts pour les formateurs indépendants et les organisation à taille humaine : c’est pourquoi l’outil auteur a été intégré à la plateforme. Plus simple et sans templates colorés, il permet de réaliser toutes les activités souhaitées : images/ videos cliquables, livrets feuilletables, diaporamas animés, dépilables, quizz, etc.

L’utilité d’un LMS

Vous l’avez peut-être déjà compris, le LMS ou Learning Management System permet de faire cohabiter toutes les briques que nous avons évoquées plus haut. C’est grâce à lui que vous allez pouvoir utiliser tous ces outils, et surtout suivre la progression de vos apprenants au travers de statistiques, de résultats de quizz, etc.

Savoir imbriquer les différents outils

Le distanciel idéal : l’hybride

Ouf ! ça y est : nous avons presque fait le tour (rapidement) de ce qu’est la formation à distance. Nous n’avons pas encore parlé de ce que nous considérions comme le nec plus ultra de la formation à distance : chez Shifumi.org, nous considérons qu’une bonne formation à distance est une formation hybride. C’est-à-dire une formation qui mêle synchrone et asynchrone. Comment ? ceci sera l’objet d’un prochain article sur l’approche andragogique distancielle.

La maison digital

Pour conclure et bien comprendre le fonctionnement de la formation distancielle, nous allons comparer l’élaboration de votre outillage formatif à celle d’une maison.

Les fondations et l’architecture : votre Learning Management System (LMS) constitue le socle de votre maison distancielle. C’est le LMS qui va supporter et contenir vos formations, le suivi des apprenants, la gestion des inscriptions…

L’aménagement intérieur : votre outil auteur. C’est lui qui va vous permettre de donner vie à votre maison formation.

La pièce de réception (salon, cuisine, salle à manger) : c’est votre volet synchrone, ou votre classe virtuelle.

La bibliothèque, la salle de jeux, et la salle de sports : c’est ce qui constitue votre volet asynchrone.

Nous espérons avoir répondu, ainsi, à quelques-unes de vos interrogations sur le sujet de la formation à distance.

D’autres questions ? Contactez-nous ! 😉

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